Alors que le contexte géopolitique international actuel contraint les nations à prendre des positions politiques et économiques claires, le régime de Faure Gnassingbé se caractérise par un jeu de caméléon politique qui adopte des positions selon l’actualité en cours ou le partenaire en face. Ce faisant, le monarque togolais démontre aux yeux du monde entier sa versatilité et surtout son unique objectif de sécuriser son pouvoir par tout moyen.
Après 20 ans de pouvoir au Togo, Faure Gnassingbé n’a pas eu besoin de présenter un projet de développement socioéconomique à ses concitoyens pour s’offrir un pouvoir à vie par des tours de passe-passe constitutionnel. Il lui a juste fallu repeindre son fauteuil de Chef d’Etat avec une couleur de Président de Conseil des ministres.
N’ayant pas besoin de prendre sur lui les besoins fondamentaux des Togolais, c’est-à-dire la construction d’hôpitaux et d’universités modernes, de routes sécurisées et autres infrastructures sociales, Faure Gnassingbé a repris depuis quelques semaines, son activité favorite : les voyages internationaux en s’incrustant dans des dossiers où son apport n’est pas significatif.
Les activités internationales du régime de Lomé, qui s’analysent à travers les déplacements de Faure Gnassingbé ou ceux de son ministre des Affaires étrangères, révèlent de plus en plus sa posture d’imposteur.
Les partisans du monarque de Lomé, se plaisent à dire qu’il est en bon terme avec tout le monde. Une posture bien étonnante avec la géopolitique actuelle d’un monde de plus en plus polarisé.
Par le biais des changements politiques intervenus au Mali, au Niger et au Burkina-Faso suivis de leurs mésentente et sortie de la CEDEAO, Faure Gnassingbé a démontré une certaine attitude incompréhensible de solidarité envers les sanctions de la CEDEAO et en même temps de soutien aux décisions des 3 Etats du Sahel.
Seuls ceux qui ont volontairement fait l’option de cécité intellectuelle ont manqué de voir que la solidarité hypocrite du régime de Lomé à l’égard des 3 Etats de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) s’explique par la crainte d’être balayé par un mouvement qui emportait les pouvoirs sempiternels de la sous-région ouest-africaine.
Son jeu de caméléon politique étant désormais dévoilé, il semble que Faure Gnassingbé ait décidé d’en faire une marque de sa politique étrangère.
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Présent aux côté des européens à Rome en octobre dernier, officiellement dans le cadre du sommet du Processus d’Aqaba, Faure Gnassingbé s’est offert le plaisir de se retrouver quelques jours plus tard en France à l’Elysée.
C’est chaleureusement que le Président français Emmanuel Macron a accueilli son « Cher Faure, Président du conseil des ministres » avec qui visiblement les relations demeurent conviviales.
N’était-ce pas l’occasion pour le dirigeant du Togo de se rassurer des bonnes grâces de l’Elysée qui certainement n’a pas manqué de suivre la répression sanglante des manifestations de protestation contre la confiscation du pouvoir à Lomé ?
Et est-il besoin de la rappeler, les relations entre l’Elysée et les amis de Faure Gnassingbé de l’AES sont désormais exécrables.
Quittant la chaleur d’Emmanuel Macron, le dirigeant togolais a posé ses valises en Russie où accompagné de sa minorité, il a été reçu ce mercredi 19 novembre 2025 par le président Vladimir Poutine.
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La futilité des raisons officielles mises en avant par le pouvoir de Lomé par rapport aux besoins fondamentaux des citoyens togolais, amène à s’interroger sur les intentions réelles d’un Faure Gnassingbé qui joue à déjeuner dans tous les palais.
En termes de coopération bilatérale, Faure Gnassingbé a passé ses 20 années de règne à sillonner les palais présidentiels par-ci par-là. Mais le Togo ne connait aucun véritable changement. Les infrastructures sont vieillissantes. L’économie togolaise est au fond du gouffre. Il apparait évident que ce n’est pas le bien-être des Togolais qui motive les déplacements internationaux du monarque de Lomé.
Faure Gnassingbé chercherait-il tout comme le président américain Donald Trump à régler toutes les zones de conflit de la planète ?
Même si les partisans du monarque togolais n’hésitent pas à avancer cette thèse, à tout le moins farfelue et comique, il faut se demander de quels moyens dispose-t-il pour arriver à cette fin ?
A l’inverse du président américain Donald Trump à la tête de la MAGA (Make America Great Again) et fervent absolu du « America First », Faure Gnassingbé ne fait rien dans son propre pays qui puisse rendre ses concitoyens fiers de leur nationalité.
« Pierre qui roule n’amasse pas mousse » dit-on souvent ! Cet adage sied convenablement à Faure Gnassingbé et sa politique, car il est logique de comprendre que les grandes nations comme la Russie, la France, Israël, la Grande Bretagne fonctionnant sur des principes et valeurs bien déterminés, ont vite fait d’oublier la visite du dirigeant togolais dès qu’il tourne le talon.
Car l’ami de tout le monde n’est au final l’ami de personne.