En début de ce premier week-end de décembre, Lomé arbore des allures de ville assiégée par les forces de sécurité au moment où d’autres capitales brillent aux couleurs des fêtes de fin d’année. Le régime de Faure Gnassingbé a lâché à tous les carrefours des grands axes de la capitale plusieurs unités de police et de gendarmerie appuyées par des véhicules pick-up en retrait.
En sillonnant les grandes artères de la ville de Lomé ce samedi 06 décembre 2025, la principale interrogation que suscite le siège sécuritaire organisé par le régime de Faure Gnassingbé est celle-ci : « quelle est la riposte contre laquelle les forces de police et de gendarmerie sont ainsi déployées ? ».
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En réalité, l’unique menace d’agression contre le peuple togolais se trouve à plus de 650 Km de Lomé, à la frontière nord du pays.
Cependant, Faure Gnassingbé qui ne rate pas une seule occasion pour s’incruster dans les conférences internationales sur la paix ou les médiations de paix entre des protagonistes en conflit sur la planète, a choisi de mobiliser les forces de défense du Togo contre les citoyens togolais.
Et le Président du Conseil des ministres du Togo mène cette guerre sur plusieurs fronts, traumatisant continuellement son propre peuple.
Faure Gnassingbé depuis les dernières élections présidentielles que le Togo a connues en 2020, affiche librement sa conception liberticide de l’exercice du pouvoir. Il faut rappeler qu’au lendemain de ces élections, les poursuites et arrestations des opposants politiques se sont accentuées. Depuis cette période, la dictature de Faure Gnassingbé s’est renforcée.
La minorité qui collabore avec son régime jouit de tous les privilèges et des richesses du pays. La majorité contestataire est jetée en prison, envoyée en exil ou réduite au silence par la terreur.
Des centaines de jeunes togolais sont privés de leur liberté parce qu’ils se sont exprimés par des mots, des écrits qui ne sont pas du goût de Faure Gnassingbé. Des dizaines d’entre eux sont déjà décédés pendant leur détention.
En dépit de cette terreur quotidienne, la jeunesse togolaise s’est levée ces derniers mois contre le bilan chaotique des 20 ans de pouvoir du prince de Lomé et l’imposition d’une nouvelle constitution sans la consultation du peuple. La réponse de Faure Gnassingbé n’a pas été différente de celle de 2005 : répression meurtrière, vagues d’emprisonnement, tortures, etc.
Alors qu’une nouvelle manifestation est annoncée par la jeunesse togolaise pour le 08 décembre prochain, Faure Gnassingbé et sa minorité plante dès ce samedi le décor de la répression qu’il entende exercer sur les Togolais. Des centaines de forces de défense (police, gendarmerie, et certainement des militaires en renfort) sont postées aux carrefours de la ville avec les armes mises en évidence.
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La terreur et l’intimidation, recettes de gouvernance de Faure Gnassingbé, sont encore au rendez-vous. Il s’agit d’une guerre psychologique que le prince de Lomé a entamée ce week-end en postant les éléments des forces de sécurité aux points névralgiques de la ville.
Si Faure Gnassingbé sourit à Washington pour pacifier les peuples congolais et rwandais, il n’hésite pas à braquer les armes sur son propre peuple, ceux-là même qui paient ses voyages et son train de vie luxueux. Visiblement la paix de Faure Gnassingbé est réservée pour tous les peuples de la terre sauf celui dont il est l’émanation.
Il faut se rendre à l’évidence. Faure Gnassingbé ne peut plus tromper qui que ce soit avec son sourire de dictateur. On ne peut prêcher la paix à l’international et utiliser l’armée pour réprimer ses propres concitoyens qui ne demandent qu’à expérimenter une autre manière de gestion de la chose publique.