En plus de s’accaparer des richesses du Togo, la petite minorité au pouvoir depuis plusieurs dizaines années, a mis en place un système international de contrebande d’or dans la sous-région ouest-africaine. Le pays est devenu une véritable plaque tournante de cette contrebande qui finance d’autres activités illicites des militants djihadistes.
La duplicité du pouvoir togolais, tenant un discours de panafricanisme et de lutte contre les groupes armés, mais impliqué dans plusieurs activités de flux illicites, est un secret de polichinelle. Une récente étude de l’Organisation Suisse « SWISSAID » vient de mettre en lumière le rôle central du Togo dans la contrebande d’or en Afrique de l’Ouest.
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Il est important de préciser que la Suisse étant l’un des 3 importateurs d’or africain avec les Emirats Arabes Unis (EAU) et l’Inde, le pays s’intéresse à l’origine de ce produit ainsi que son parcours car l’or de contrebande est généralement lié à des situations de conflits armés ou de violations de Droit de l’Homme dans le monde. La contrebande d’or en Afrique a plus que doublé entre 2012 et 2022, lit-on sur le site de l’Organisation Suisse « SWISSAID ».
Dans cette activité, le Togo est l’un des pays qui figure au Top de Etats en tête de lice. Et quand on sait le type de gouvernance mise en place par Faure Gnassingbé et sa minorité (une gouvernance caractérisée par l’opacité, la non-réédition de comptes, la non déclaration des biens des personnalités publiques), alors on peut comprendre aisément les raisons du développement de la contrebande d’or au Togo.
Les chiffres révélés par l’étude de SWISSAID et les analyses qui y sont faites prouvent à suffisance une activité aurifère organisée, mais clandestine au Togo. Selon les chiffres officiels, le Togo n’a pas importé d’or durant la décennie 2013 – 2022, lesquels chiffres proviennent des déclarations des autorités togolaises. Cette version servie par les dirigeants togolais est en totale contradiction avec la réalité.
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En se basant uniquement sur les exportations d’or, le Togo a régulièrement, durant cette période de 2013 à 2022, fait sortir du pays plusieurs tonnes d’or alors même qu’officiellement il n’y a pas de production industrielle de ce minerais sur le territoire.
Un autre élément qui vient contredire la déclaration du régime togolais, c’est que jusqu’en 2018, il y avait sur le territoire deux (02) sociétés, WAFEX (Groupe Ammar) et SOLTRANS qui exerçaient des activités d’exportations d’or. Il est intéressant de se demander la source d’approvisionnement de ces deux sociétés si aucune importation d’or n’a existé de 2013 à 2022.
C’est seulement en 2018 que ces deux sociétés ont été poussées dehors et leurs bureaux fermés par l’administration togolaise dans des conditions troubles.
L’étude de SWISSAID évoque une enquête sur le trafic d’or dans la région menée par deux journalistes béninois et togolais qui ont affirmé que « Wafex et Soltrans ont été soupçonnées d’activités illégales par les autorités togolaises », mais « n’ont jamais fait l’objet de poursuites judiciaires ». Cette situation révèle suffisamment les éventuelles accointances qui peuvent exister entre le pouvoir togolais et ces deux sociétés.
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Suivant les différents rapports et déclarations des autorités togolaises, la production d’or sur le territoire est très insignifiante. En 2019, le chiffre de 6 Kg d’or produit avait été avancé par celles-ci. Pourtant un projet de cartographie des sites et carrières illicites réalisé la même année pour le ministère des Mines et de l’Energie du Togo a permis de recenser 43 sites clandestins dont 40 concernant l’or. Avec plus de 40 sites aurifères, il est impossible de se retrouver avec une production de 6 Kg par an.
Il est bien clair que la production issue de l’exploitation artisanale de l’or au Togo est très insignifiante par rapport aux volumes exportés. Ce qui n’est d’ailleurs pas contesté par la section nationale de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE Togo).
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Malgré ce constat, l’opacité autour de l’activité aurifère au Togo demeure. Et si aucune mesure efficace n’est prise jusqu’à présent, c’est parce qu’au cœur de ce trafic se trouvent les premiers dirigeants du pays. Cela permet à ces derniers de maintenir des réseaux sulfureux avec les Emirats Arabes Unis et l’Inde qui sont les premiers Etats de destination de l’or de contrebande provenant du Togo.