Le Millenium Challenge Corportation, Agence américaine de soutien à la démocratie et la bonne gouvernance dans les pays moins développés, vient de connaitre le 25 avril 2025 le sort qu’entend réserver l’Administration Trump à toute initiative qu’elle considère non rentable financièrement pour les Etats-Unis d’Amérique.
Le MCC est sommé de fermer ses bureaux laissant sur le carreau certains pays africains déjà bénéficiaires et plusieurs autres espérant intégrer ce programme.
Dans de nombreux pays africains comme le Togo, le programme « Millenium Challenge Corporation » représente pour les gouvernants une manne pour laquelle ceux-ci mettent en branle leurs lobbies afin d’en bénéficier. On a encore en mémoire non seulement les communiqués de satisfecit publiés par le régime de Lomé lorsque le pays est coopté, mais encore plus les justifications incongrues de l’actuel gouvernement suite à l’éviction du Togo au dernier décaissement.
L’agence « Millenium Challenge Corporation » mise en place depuis 2004 et œuvrant entre autres à la promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie par le financement de construction d’infrastructures sociales en Afrique et d’autres régions moins développées, est depuis ce mercredi démantelé par décision de l’Administration TRUMP.
En deux décennies d’existence, ce sont plus de 17 milliards de dollars que les Etats-Unis ont investi dans de multiples projets comme la construction de routes, l’extension de réseaux d’électricité ou encore l’établissement de centres de santé modernes en Afrique et en Asie notamment.
Cette décision non surprenante de Donald Trump dont le retour à la Maison Blanche n’a pas fini de provoquer des remous dans tous les sens, vient fragiliser particulièrement le continent africain sur le plan socioéconomique et en termes de promotion de la démocratie.
En effet, plusieurs pays africains comme le Sénégal, la Zambie ou encore la Côte d’Ivoire bénéficient actuellement des programmes du MCC. La fermeture immédiate du bureau de cette agence américaine laisse en queue de poisson de nombreux projets en cours de financement.
Au Sénégal par exemple, il y a des chantiers ouverts qui risquent de ne pas être achevés au bout des trois (03) mois de répit accordés par l’administration Trump au MCC dans ce pays. En Côte d’Ivoire, les mêmes craintes demeurent.
D’autres pays comme le Togo ayant bénéficié du programme et suspendu pour déficit démocratique, se voient couper l’herbe sous les pieds et devront désormais se tourner vers d’autres bailleurs de fonds.
Et il faut noter qu’en termes d’alternative, la Chine apparait au premier plan. C’est d’ailleurs pour contrer l’influence chinoise de plus en plus grandissante en Afrique que le programme MCC avait été mis en place par les Etats-Unis.
Cette analyse est confirmée par la Directrice de l’Agence MCC, Elizabeth Hoffman qui en réaction à la fermeture de ses bureaux, a posté : « MCC défend une approche innovante et entrepreneuriale de l’aide au développement, qui tient les gouvernements responsables et combat de manière efficace les influences étrangères néfastes, comme celle de la Chine ».