Au Togo, avec un système de santé public à bout de souffle et des frais hospitaliers souvent inaccessibles, de nombreux citoyens se tournent vers des cabinets médicaux clandestins. Ces structures improvisées, qui pullulent notamment à Lomé, offrent des soins rapides mais comportent de graves risques pour les patients.
Selon certaines estimations, des dizaines de faux médecins exercent par quartier et des milliers à l’échelle nationale. Dans ces cabinets, certaines personnes n’ont ni diplôme médical et ne sont ni infirmier, mais se permettent de soigner et même de délivrer des ordonnances médicales.
« J’ai été formée par une ONG et je soigne ici, chez moi. S’il y a des problèmes que je ne peux pas gérer, on va à l’hôpital. Mais beaucoup préfèrent venir directement ici, car les allers-retours dans les hôpitaux les fatiguent », explique une soignante au micro de TV5 Monde.
Certains vont plus loin : mini-pharmacies et médicaments importés d’Europe sont proposés aux patients. « Ce médicament est plus efficace que ce qu’on trouve dans les pharmacies », se vante l’une des responsables de ces centres de santé de fortune.
Pour les Togolais modestes, le choix est souvent vite fait à cause des soucis financiers. « Je voudrais aller à l’hôpital, mais je n’ai pas les moyens. Je me fais soigner ici chez ma sœur », confie un patient.
Ces cabinets ne se limitent pas aux soins simples : certains pratiquent des accouchements, avec des conséquences parfois dramatiques.
L’Ordre national des Médecins du Togo tente de reprendre le contrôle. « Nous plaidons pour que l’inspection sanitaire ait les pouvoirs nécessaires pour fermer ces établissements », indique un responsable.
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Malgré les risques, ces structures clandestines traduisent une réalité sociale inquiétante : faute de solutions accessibles et abordables, les Togolais continuent de risquer leur vie pour se soigner.